Si Ramadan n’a pas débuté sous les meilleurs auspices aux Etats-Unis, les valeurs de solidarité et de fraternité qu’il véhicule auront eu raison du déchaînement de violence et de haine en Irak, à Mossoul précisément. Depuis 2014, les habitants de la ville assiégée, tombée aux mains de l’organisation Etat islamique, assistent impuissants à l’émiettement de leur cité d’abord du fait des terroristes puis comme conséquence des bombardements de la contre-offensive irakienne, soutenue par l’armée américaine et les Peshmergas. La seconde ville d’Irak a notamment vu ses monuments et ses vestiges historiques et culturels détruits ou pillés par les membres de Daesh. Parmi les bâtiments symboliques de la ville, dans le quartier al-Arabi au nord-est, le monastère Mar Georges a été mis en ruines par les djihadistes.
« Mossoul est autant à vous qu’à nous »
Mais à la faveur du repli de l’EI, l’église chaldéenne est en voie de reconstruction. Et des musulmans se sont attelés à la tâche, pour démontrer leur solidarité et couper court, également, à une fausse rumeur les accusant d’être derrière le harcèlement d’une famille chrétienne de Mossoul. En prêtant main forte, les musulmans – majoritaires à 80% dans cette ville du nord de l’Irak – veulent dire clairement que « Mossoul est autant à vous qu’à nous » et que « nos différences font notre force », selon les commentaires recueillis sur place et publiés par la page Facebook du site This Is Christian Iraq. La libération totale de la ville majoritairement sunnite devrait intervenir, selon la coalition, d’ici la fin juin. Ce serait alors un cadeau d’Aïd el-Fitr aussi attendu qu’inespéré pour les Mossouliotes, avides de revenir à la normalité du quotidien. Même si de nombreux chrétiens qui ont quitté leur foyer pour fuir Daesh ne rentreront certainement plus.