Avaient-ils quelque chose de plus important à faire ou ont-ils oublié de lire les journaux ces derniers mois ? En tout cas, les dirigeants européens, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé d’appeler, jeudi, pour la première fois à « une pause humanitaire immédiate conduisant à un cessez-le-feu durable » à Gaza. Une annonce faite par le président du Conseil européen Charles Michel. Cette déclaration « solide et unie » — Bruxelles n’est pas allé jusqu’à parler de rapidité — marque une évolution de la position européenne sur le conflit israélo-palestinien.
Dans leurs conclusions, les dirigeants européens dénoncent la situation humanitaire « catastrophique » à Gaza, où le risque de famine est « imminent ». Ils exhortent Israël à ne pas entreprendre d’opération militaire à Rafah, où se sont réfugiés plus d’un million de Palestiniens, et appellent à l’ouverture de voies terrestres d’aide humanitaire.
Le Conseil européen condamne également la violence de colons extrémistes en Cisjordanie, et demande aux ministres d’accélérer leurs travaux en vue de sanctions à leur égard. Les dirigeants réitèrent par ailleurs leur condamnation des attaques du Hamas le 7 octobre dernier.
Certes, il a fallu beaucoup de temps. Mais cette déclaration rapproche l’Union européenne de la position défendue par la Belgique depuis plusieurs mois, et marque une évolution par rapport à la position précédente, lorsque seuls 26 des 27 États membres s’étaient accordés sur cette formulation.
Le Premier ministre belge Alexander De Croo estime que l’UE doit désormais « montrer la voie » et « donner des perspectives et des garanties de sécurité aux deux parties ». Il était temps !