À l’approche du Ramadan, les dattes, traditionnellement consommées pour rompre le jeûne, se retrouvent au cœur des débats en raison de leur provenance, Israël étant l’un des principaux exportateurs de ce fruit.
Pour le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) en France, les dattes sont devenues un enjeu politique, symbolisant parfois à elles seules la colonisation des terres palestiniennes. Depuis octobre dernier, la campagne de boycott a pris de l’ampleur, ciblant notamment les dattes israéliennes, qualifiées de « dattes de l’apartheid ».
Ces dattes, en partie cultivées dans les colonies israéliennes en Cisjordanie, suscitent la controverse en raison de leur contribution à l’économie des colonies, considérées comme illégales au regard du droit international.
Mais ce n’est pas le simple fruit qui pose souci : pour pousser, les dattes ont besoin d’eau. Or, l’accès à l’eau est un enjeu majeur dans un territoire où Israël contrôle la majorité des ressources hydriques et peut assécher, si elle le souhaite, la Palestine occupée.
Face à cette situation, des listes de marques de dattes à boycotter sont partagées sur les réseaux sociaux, incitant les consommateurs à privilégier des alternatives comme les dattes algériennes ou tunisiennes. Certains, comme Bisma Parvez, influente sur les réseaux sociaux, appellent à la prudence dans le choix des dattes consommées pendant le Ramadan, mettant en avant l’importance de ne pas soutenir des produits nuisant aux Palestiniens.
Evidemment, cette mobilisation témoigne de la sensibilité croissante des consommateurs musulmans à la question de la justice sociale et de la solidarité avec les Palestiniens, et illustre le rôle que peuvent jouer les choix de consommation dans les luttes politiques et humanitaires.
Les supermarchés l’ont d’ailleurs bien compris : certains n’hésitent pas à camoufler les dattes israéliennes, les mélangeant avec des dattes en provenance d’autres pays. Pendant que d’autres en cachent l’origine.