« Il m’est apparu clairement que ma présence dans le programme du Centre Pompidou à la fin du mois d’avril serait une distraction par rapport au travail important qui sera présenté par les artistes et les intellectuels lors de ces événements ». Officiellement, Judith Butler annule sa présence au Centre Pompidou pour ne pas empêcher les artistes de se faire entendre et estime qu’elle a pris cette décision de son propre chef. Officieusement, on le sait : l’intellectuelle n’est pas la bienvenue, après avoir été ciblée par une campagne de déstabilisation.
Son tort ? Avoir tenu, il y a un mois, estimé que l’attaque du Hamas était « un soulèvement… et un acte de résistance armée ». Des paroles qui lui avaient valu un torrent de haine. Plusieurs personnalités avaient appelé le Centre Pompidou à ne pas accueillir la philosophe américaine. Le centre avait tenu bon mais Judith Butler a préféré annuler sa venue, certainement pour éviter qu’elle soit une nouvelle fois obligée de s’expliquer.
Si Pompidou n’a pas censuré la philosophe, cette dernière a choisi l’autocensure. Judith Butler méritait-elle d’être autant insultée ? Alors même que le Hamas est originellement le « Mouvement de la Résistance islamique ». Problème : l’attaque du 7 octobre dernier annulerait, selon les pro-Israël, tout ce qui a été fait contre les Palestiniens ces dernières décennies.