L’humoriste Merwan Benlazar, au terme de sa première chronique sur France 5, a été licencié sur ordre de Rachida Dati, qui lui a reproché son look jugé trop… musulman.
Il avait la tenue du parfait « salafiste », à en croire ses détracteurs. L’humoriste Merwan Benlazar avait effectué sa première chronique dans l’émission « C à vous ». Longue barbe, bonnet… Son look aura suffi à faire de lui un indésirable. Car à peine arrivé, Merwane Benlazar a été débarqué. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a brossé dans le sens du poil la fachosphère et décidé que Benlazar ne serait « plus à l’écran » à l’avenir. Le locataire de France Inter, qui était passé entre les gouttes à la radio, aura donc finalement dû passer à la télévision pour voir sa carrière dans le service public s’arrêter.
La faute à l’extrême droite, il faut le dire, bien soutenue par certains médias, comme RMC. « Il est habillé pour envoyer un message, c’est le visuel du salafiste, la barbe sans moustache et le petit chapeau soi-disant bonnet qui ressemble à la calotte », affirmait la Grande Gueule Barbara Lefebvre. Il en faut peu pour effrayer le peuple : même Merwane Benlazar s’est amusé de la situation, en parlant de ce fameux bonnet « de la marque islamiste Zara, fabriqué en République islamique du Portugal. Glaçant ».
Depuis, l’humoriste a choisi d’en rire. Lors du Festival de Montreux, en Suisse, en 2023, Merwane Benlazar avait déjà choisi de se moquer des railleries qu’il subissait. Plus récemment, il s’est offusqué de la décision de Rachida Dati : Dans un sketch de douze minutes disponible sur les réseaux sociaux, il raconte les coulisses de sa première chronique. Mais, surtout, il explique qu’il a travaillé son look, qui lui donnait l’air « d’un Coréen » avec son « bonnet de docker » pour éviter la polémique. Raté : « Je savais que j’allais être viré un jour, mais par une Arabe c’est chiant », explique-t-il à propos de Rachida Dati.
« La vérité c’est que si les musulmans de France ont le malheur d’adopter un autre ‘visuel’ comme le dit Barbara Lefebvre, on leur dit qu’ils ne sont pas libres. Ils doivent adopter une tenue et un faciès occidentalisé », résume Joëlle Dago-Serry sur RMC. Il faut le dire : Benlazar a été viré car il ressemblait trop à un musulman. Qui peut, dès lors, occulter le racisme latent en France ?