En Belgique, la lutte pour le bien-être a amené les autorités à interdire l’abattage rituel dans les régions flamande et walone en 2017 et 2018. Des associations ont bien tenté de saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui a décidé de valider l’interdiction de l’abattage rituel sans étourdissement.
Jusqu’ici, une région résiste encore et toujours : la région de Bruxelles-Capitale, qui n’est pas concernée par l’interdiction de l’abattage rituel sans étourdissement et est donc aujourd’hui la seule en Belgique à autoriser cette pratique.
Mais voilà, depuis quelques jours, des élus de la région envisagent de franchir le cap et d’interdire, eux aussi, l’abattage rituel sans étourdissement. Avec une étape intermédiaire : au sein du Parlement de la région de Bruxelles, le débat sur le bien-être animal avait pour objectif de savoir s’il fallait créer une infraction pour non-assistance à un animal en danger ou encore pour statuer sur le fait qu’un propriétaire puisse être enterré avec son animal de compagnie.
Dans le futur « code du bien-être animal », s’il n’est pas encore question de mettre fin à l’abattage rituel sans étourdissement, tout le monde sait que c’est un des objectifs principaux. Les élus savent très bien que la loi qu’ils sont en train de voter va pénaliser de nombreux musulmans. Or, à l’approche des élections, pas question de se mettre à dos les musulmans : le Parti socialiste va à l’encontre de la majorité et refuse de débattre sur ce dossier épineux, au risque de froisser une partie de son électorat.
Surtout, les socialistes savent que, lors du débat, un amendement pourrait être proposé pour interdire l’abattage rituel et que les écologistes voteraient en sa faveur. Le PS belge reste le dernier rempart contre cette interdiction et tente d’obtenir de ses alliés l’engagement de ne pas voter d’éventuels amendements sur l’interdiction de l’abattage. Sans quoi le débat ne reprendra pas.