Et si la solidarité des musulmans de France permettait de mettre fin à la tutelle de l’Etat dans certains cas ? Le Lycée Averroès de Lille , dans le cadre d’un contrat avec l’Etat, récoltait chaque année 300 000 euros de la part de la région Hauts-de-France. Le contrat avec l’Etat permettait également que ce même Etat rémunère les enseignants, pour un montant équivalent.
Avant que cet accord soit signé, le lycée Averroès disposait d’un budget annuel de 400 000 euros pour 90 élèves. 300 000 euros étaient alors consacrés à la seule rémunération des enseignants. Aujourd’hui, l’établissement accueille 800 élèves. Et la fin du contrat avec l’Etat est un sacré manque à gagner, de près de 600 000 euros, donc — la moitié de la part de l’Etat, l’autre moitié de la région —, alors que le budget total du groupe s’élève à deux millions d’euros, couverts à 40 % par les frais de scolarité.
Mais depuis la terrible annonce, la solidarité s’est organisée. Et le lycée Averroès a déjà pratiquement bouclé son budget 2024-2025. Quoi qu’il arrive, le directeur de l’établissement, Eric Dufour, assure que la rentrée prochaine va pouvoir être assurée. Le tout grâce à plusieurs cagnottes, dont la dernière, qui ont atteint des sommets. La cagnotte actuelle dépasse largement les 400 000 euros.
Les frais de scolarité pour l’année prochaine pourront donc rester équivalents, ou presque, à l’année en cours. Au-delà de l’argent, c’est aussi un vrai message envoyé à l’Etat : le lycée Averroès n’est pas « contraire aux valeurs de la République », comme le juge la préfecture qui n’aura pas réussi à assécher financièrement l’établissement scolaire.
Reste désormais à savoir si la justice va décider que le contrat entre l’État et le lycée doit être rétabli. En attendant, Averroès peut continuer à dispenser ses cours. Il sait qu’il peut compter sur la solidarité des musulmans de France en attendant une décision favorable dans un ou deux ans.