Depuis plusieurs mois, les militants des droits humains redoutent que l’Inde efface jusqu’à 7 millions de musulmans de son registre national des citoyens (NRC) dans l’Etat d’Assam. La version finale du registre a été délivrée par les autorités et les habitants n’ayant pas réussi à prouver qu’ils vivaient en Inde avant 1971 — pour la quasi totalité, des musulmans venus du Bangladesh — doivent être déclarés apatrides.
En attendant une décision qui aille dans ce sens, la justice étudie actuellement la légalité du NRC. Le tribunal de première instance traitera à nouveau cette affaire le 23 octobre prochain et entendra notamment Prateek Hajela, le coordonnateur mandaté par la Cour suprême au registre national des citoyens. Objectif : déterminer si le gouvernement a raison ou tort d’exiger certains documents pour apparaître sur le registre. Car c’est là qu’est le problème : de nombreuses personnes présentes en Inde avant 1971 ne peuvent le prouver.
Soutenu par le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), proche du BJP, le projet de loi sur la citoyenneté, qui prévoit notamment la mise à jour du NRC, est une occasion en or d’obtenir une plus grande représentation politique des hindous, en voulant notamment attirer ceux qui vivent dans le Bangladesh voisin — un pays qui compte 9 % d’hindous.
Si bien que le gouvernement aimerait étendre son registre des citoyens à d’autres Etats, comme l’a récemment suggéré le chef du gouvernement de l’Assam, Sarbananda Sonowal. Notamment au Bengale-Occidental. Mais là-bas, le chef du gouvernement local est issu du All India Trinamool Congress et il juge que cette mesure du gouvernement central indien serait « anti-musulmane. » Mais le BJP veut à tout prix que soit lancé ce processus de mise à jour du NRC au Bengale-Occidental.