Exacerbée par le contexte de guerre qui sévit dans le pays, les Soudanais passent un ramadan très particulier cette année. Les habitants font face à des conditions difficiles, avec des repas limités à une soupe populaire dans certaines mosquées, faute de ressources pour se nourrir convenablement.
La guerre qui a éclaté en avril 2023 a entraîné des pertes humaines importantes, des déplacements massifs de population et la destruction d’infrastructures essentielles. Les habitants comme Mohammed Soleimane à al-Rahed font face à des défis économiques majeurs, avec des taxes imposées par les Forces de soutien rapide (FSR) qui entraînent une hausse des prix et une pénurie de produits.
La crise s’est aggravée avec la disparition soudaine des télécommunications et de l’application bancaire principale, privant de nombreux Soudanais de moyens de subsistance essentiels tels que les virements et les achats de première nécessité. Cette situation a plongé de nombreuses familles dans une précarité extrême, accentuée par l’inflation galopante et la chute de la livre soudanaise.
La période du ramadan est particulièrement difficile cette année, avec un nombre croissant de personnes en insécurité alimentaire aiguë. Les chiffres alarmants de l’ONU et du Programme alimentaire mondial (PAM) soulignent l’urgence d’une action humanitaire pour éviter une crise alimentaire majeure.
Les enfants sont parmi les plus touchés, avec des taux alarmants de malnutrition et de mortalité infantile dans les camps de déplacés comme Zamzam et Kalma. Les familles se retrouvent souvent contraintes de partager un repas par jour, voire de se priver pour nourrir leurs enfants.
Malgré ces défis colossaux, l’appel aux dons pour le Soudan reste largement sous-financé, mettant en péril les efforts humanitaires indispensables pour sauver des vies. Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme sur la gravité de la situation et appellent à une mobilisation internationale urgente pour éviter une catastrophe humanitaire majeure.
Dans ce contexte sombre, le ramadan, habituellement festif, laisse place à une réalité amère pour de nombreux Soudanais qui luttent quotidiennement pour leur survie.
