Hier matin, l’Iran s’est réveillé dans le sang : une fusillade a éclaté au Parlement iranien alors que, dans le même temps, un attentat-suicide visait le mausolée de Khomeiny. Deux attaques simultanées revendiquées par Daesh. Le groupe terroriste avait, en mars dernier, menacé l’Iran : dans une vidéo, un homme masqué était filmé avec, derrière lui, des ruines. Il affirmait alors : « Toi, la personne maudite qui contrôle le soi-disant régime islamique iranien, sois sûre que nous allons bientôt détruire ta maison de cette façon. » Dans une autre vidéo, un combattant de Daesh allait encore plus loin : « Nous conquerrons l’Iran et y restaurerons la nation sunnite telle qu’elle était avant », y dit-il. Le pays perse paie ainsi son engagement en Syrie et son aide apportée au Hezbollah et aux forces pro-Bachar al-Assad.
Trump publie un communiqué « répugnant »
Des attentats qui interviennent surtout à un moment-clé : depuis son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump appelle à « isoler » l’Iran. Le président américain a beaucoup misé sur l’Arabie Saoudite pour affaiblir son ennemi perse. Début février, Trump avait écrit sur les réseaux sociaux : « L’Iran joue avec le feu. Ils ne comprennent pas combien le président Obama a été ‘gentil’ avec eux. Pas moi ! » Lors de son voyage en Arabie Saoudite, le président américain avait appelé à un front contre l’Iran, accusé de financer le terrorisme. En plein QatarBan, Trump a réagi de façon virulente aux attentats perpétrés en Iran : « Les Etats qui appuient le terrorisme risquent de devenir les victimes du mal qu’ils soutiennent », écrit le président dans un communiqué jugé « répugnant » par les Iraniens, qui dénoncent les liens entre les Etats-Unis et les Saoudiens. « Les Iraniens font face à la terreur soutenue par les clients des Américains », répond en effet le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, sur Twitter. Confrontée à une menace terroriste grandissante, l’Iran doit aujourd’hui composer seul.