Il y a un mois, un étudiant activiste des droits humains, Shawn Zhang, dénonçait la destruction par les autorités chinoises de la grande mosquée de Keryia dans le Xinjiang, une mosquée vieille de 800 ans. Le jeune homme avait ainsi affirmé que la mosquée avait disparu des images fournies par Google Earth Pro.
S’appuyant également sur des images satellites, The Guardian et le site d’investigation Bellingcat confirment à leur tour la disparition de plusieurs mosquées dans la région ouïghoure.
Selon cette étude, sur les 91 édifices religieux étudiés, 31 mosquées auraient été endommagés entre 2016 et 2018. Parmi eux, 15 mosquées et deux sanctuaires sembleraient avoir été « complètement ou presque complètement rasés », précise The Guardian. Pour les autres mosquées, les autorités chinoises s’en seraient pris aux dômes et aux minarets.
Neuf autres mosquées identifiées comme telles par des habitants du Xinjiang mais ne comportant pas d’éléments islamiques visibles auraient également été démolies.
La mosquée Yutian Aitika et la mosquée Kargilik, datant du XIIIe siècle figurent parmi les pertes les plus importantes du patrimoine musulman ouïghour, tout comme le sanctuaire de l’Imam Asim, un lieu de pèlerinage soufi près du désert de Taklamakan, désormais à l’état de ruines.
« Notre enquête a démontré que les mosquées ont été détruites ou que leur structure a été modifiée de façon à ce qu’elles ne ressemblent plus à des mosquées, en retirant par exemple les minarets. Il apparaît donc qu’une destruction de l’héritage culturel est en cours. C’est une tentative délibérée et systématique d’éradiquer l’identité musulmane dans cette région », confie à RFI Nick Waters, journaliste d’investigation du site Bellingcat.