Najat Vallaud-Belkacem veut que les langues des communautés d’origine, comme l’arabe, soient enseignées à l’école publique, provoquant ainsi une levée de boucliers.
L’enseignement de l’arabe à l’école revient à faire la promotion de « langues communautaires. » Voilà, en substance, le message de la députée du Doubs, la filloniste Annie Genevard. Lorsque la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé que les langues enseignées dans le cadre des Enseignements de langues et de cultures des communautés d’origine (ELCO) rejoindront très prochainement le socle commun de l’enseignement, des voix se sont levées contre cette proposition. Si les ELCO concernent aussi bien le croate, l’espagnol, l’italien, le turc, le portugais que le serbe, c’est bel et bien l’arabe qui a été la cible de critiques.
« De véritables catéchismes islamiques »
Les ELCO, selon Annie Genevard, « ont progressivement dérivé. Ils sont aujourd’hui un outil de repli identitaire et parfois même (…) de véritables catéchismes islamiques. » La députée accuse l’intégration de l’arabe dans les programmes scolaires d’encourager « le communautarisme qui mine la cohésion nationale. » Annie Genevard regrette que la place du français à l’école se réduise, comme celle « des langues anciennes qui sont nos racines, ou des langues européennes comme l’allemand qui prospéraient dans les classes bilangues. » La ministre de l’Education rétorque qu’elle propose simplement une « offre de langues vivantes étrangères ouverte à tous les élèves. »
Dans une tribune au JDD, Najat Vallaud-Belkacem défend sa « réforme importante. » Elle rappelle que les ELCO sont « dispensés en France depuis les années 1970 par des professeurs étrangers recrutés, formés et rémunérés par leurs gouvernements. » La ministre de l’Education nationale envoie une pique à la filloniste : « J’aurais aimé pouvoir attribuer cette sortie à la seule inculture de son auteure », écrit-elle, ajoutant que « la réforme que je mène en ce moment consiste précisément à transformer les cours d’ELCO, qui ne font pas l’objet d’un contrôle académique suffisant et conduisent parfois à des dérives, en cours de langues vivantes étrangères inscrits dans le cadre de l’école laïque, gratuite et obligatoire. »