Depuis ce lundi, deux femmes président des sociétés du CAC 40. La France accuse décidément un énorme retard en matière de parité aux postes de direction…
Dans un pays où un homme qui ne serre pas la main aux femmes est mis au banc des accusés, le CAC 40 bénéficierait-il d’un statut particulier d’immunité face aux critiques ? Parmi les quarante plus grosses entreprises françaises, on ne compte en effet que deux femmes dirigeantes. Un nombre qui, depuis ce lundi, a… doublé ! En effet, jusqu’au week-end dernier, Elisabeth Badinter, la présidente de Publicis, était bien seule dans un CAC 40 dirigé à 97,5 % par des hommes. Sophie Bellon vient de la rejoindre grâce remplacement d’Alstom, qui a perdu sa place dans le CAC à la faveur de Sodexo, que dirige Sophie Bellon depuis janvier.
Une situation qui n’évolue pas depuis dix ans
Face à cette question — le manque de représentativité des femmes dans les grosses sociétés —, les politiques sont plus silencieux que lorsqu’il s’agit de parler de polémiques comme celle liée au président de BarakCity. Certes, la loi Copé-Zimmermann prévoit que les femmes soient présentes, à hauteur de 40 %, dans les conseils d’administrations des grandes sociétés. Mais aujourd’hui, ces mêmes femmes ne représentent que 34 % des administrateurs — Engie étant la société la plus respectueuse de cette loi avec 11 femmes sur 19 membres du conseil d’administration —.
Selon une étude CSA-KPMG publiée en juin 2015, « le taux de femmes dans les postes de direction des entreprises n’a progressé que d’1,2 point en 10 ans en France. » Le pays est à la traîne, si on le compare avec les Etats-Unis, où de nombreuses femmes dirigent des sociétés qui pèsent : Marissa Mayer chez Yahoo!, Mary Barra chez General Motors ou encore Meg Whitman chez Hewlett Packard, en passant par Virginia Rometty chez IBM et Indra Nooyi chez Pepsico. En France, alors qu’elles représentent 48 % de la population active, les femmes sont seulement 14 % dans les postes de direction assure KPMG.