Alors que la France débat de la relation entre Emmanuel Macron et l’Eglise, en Alsace-Moselle, on est très loin de ces considérations. Il faut dire que le régime concordataire est toujours en vigueur dans cette région, ce qui en fait une exception. Et Concordat oblige, le ministère de l’Education nationale a obligation d’organiser, dans les écoles publiques, l’enseignement religieux.
Le diocèse de Strasbourg et l’Union des églises protestantes d’Alsace et de Lorraine aimeraient voir évoluer cet enseignement. Ils ont récemment proposé au ministère de l’Education nationale un nouveau module de remplacement : l’EDII (Education au dialogue interreligieux et interculturel), dont l’objectif est d’« offrir aux élèves l’opportunité de mieux comprendre les croyances de leurs camarades, pour améliorer le ‘vivre-ensemble’. »
Mais la proposition ne semble pas séduire le diocèse de Metz. Mgr Jean-Christophe Lagleize vient en effet d’annoncer son opposition au dialogue interreligieux. Si douze établissements alsaciens se disent toujours prêts à tester ce dispositif en cas d’accord du rectorat, la fin de non-recevoir de l’évêque messin montre la difficulté d’organiser l’enseignement religieux dans les départements sous régime concordataire. Pour Mgr Lagleize, il faut enseigner les cultes reconnus en Alsace-Moselle — catholicisme, protestantisme et judaïsme — car, dit-il, le dialogue interreligieux « ne peut se construire que si chacun est bien formé dans sa propre tradition. »
Du côté de Metz en tout cas, le dialogue risque d’être difficile entre les différents cultes. Car l’évêque monte ainsi au créneau contre le Grand Rabbin de Strasbourg, le Président du conseil régional du culte musulman et le président de la Communauté bouddhiste d’Alsace qui ont tous apporté leur accord à l’EDII.