La finale n’aura finalement pas lieu. Face au règlement de la Fédération française de football (FFF), le sport a perdu la face. Les joueuses de moins de 13 ans de l’Association Sportive Surieux, dans l’Isère, ont décidé de ne pas participer à la finale de la Coupe Rhône-Alpes en soutien à leur entraîneuse, qui a été interdite de terrain à cause du voile qu’elle portait sur le banc de touche. La faute à l’article 1 des statuts de la FFF qui, depuis 2016, interdit « tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale. » L’année dernière, le président du district Côte d’Azur, demandait : « Qu’est-ce qui divise les hommes? La politique, la religion, le syndicalisme… Le football, lui, rapproche les gens, c’est le sport le plus universel. » Sous son impulsion notamment, il a donc été décidé de modifier les statuts de la Fédération.
Une article qui s’applique aux joueuses
En avril dernier, le président de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes, Bernard Barbet, avait adressé un mail à Essia Aouini, l’entraîneuse de l’équipe de Surieux, pour lui indique qu’il lui interdisait d’assister à la rencontre. Le motif ? Le port du voile, donc. Stupéfaction dans le club, où ce foulard n’avait jusqu’alors jamais posé de problème. « On ne m’a jamais fait de commentaires sur ma tenue. Je ne comprends pas pourquoi ça pose problème maintenant », indique l’entraîneuse, tandis que le président du club parle de « véritable injustice. » Il a donc décidé, en accord avec ses joueurs, ne ne pas « jouer sans elle. » « C’est un geste de solidarité », explique le président. Saisi, l’Observatoire de la laïcité estime que « l’article sur le prosélytisme semble concerner avant tout les joueurs, et non les encadrants ou les entraîneurs. » Pour Nicolas Cadène, son rapporteur général, « si la FFF veut étendre cette règle au-delà des joueurs, elle doit apporter des justifications qui se tiennent. »