Les Français trouvent que les musulmans sont trop visibles et trop influents dans l’Hexagone. Des musulmans qui réclament « le droit à l’indifférence. »
L’influence et la visibilité de l’Islam sont « trop importantes » en France pour plus de six Français sur dix, selon un sondage Ifop pour Le Figaro. La suite logique d’un travail de surmédiatisation de l’Islam auquel Le Figaro a largement participé, notamment avec son dernier magazine consacré aux « intellectuels et l’Islam. » La nouveauté, c’est que les sympathisants de gauche sont 52 % à penser que la place de l’Islam en France est « trop importante », alors qu’ils n’étaient « que » 39 % en 2010. L’obsession des médias pour l’Islam s’est donc largement propagée auprès des Français, notamment à coups de sondages très orientés.
Le CFCM réclament « le droit à l’indifférence »
Le sondage du Figaro — qui parle de « défiance vis-à-vis de l’Islam là où on pourrait parler d’islamophobie — indique également que, pour près de sept Français sur dix, « les musulmans et les personnes d’origine musulmanes (comme si l’Islam était une origine, ndlr) ne sont pas bien intégrés dans la société. » Un Français sur deux voit d’ailleurs l’Islam en France comme « une menace. » Quant au port du voile, ils sont six Français sur dix à être opposés au « port du voile ou du foulard. » Enfin, plus de six Français sur dix pensent qu’il existe de « trop fortes différences culturelles » entre les musulmans et les autres.
Aujourd’hui, seuls 13 % des Français sont pour la construction de mosquées en France. Du côté de la communauté musulmane, on ne s’étonne pas de ces résultats. Mais, pour Anouar Kbibech, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), il y a un véritable problème d’image : « Nos concitoyens doivent considérer les Français de confession musulmane comme des citoyens à part entière et non comme des citoyens entièrement à part ! », explique-t-il. Selon lui, « il fut un temps où les musulmans réclamaient peut-être un droit à la différence. Désormais, les musulmans de France ne réclament qu’un « droit à l’indifférence », conclut-il.