« Pas de soucis ! » Voilà la signification de l’expression « Hakuna matata », reprise dans « Le Roi lion » en 1994 par Timon, qui l’explique à Simba. Rien d’anormal : l’expression est swahilie et la scène du film se passe entre la Tanzanie et le Kenya. Sauf que Disney a décidé de déposer cette expression pour l’impression textile. « Hakuna matata » est donc désormais, outre-Atlantique, une marque.
Plus de 120 000 personnes ont déjà signé une pétition pour demander à Disney de remettre « Hakuna matata » dans le domaine public. « Disney ne peut pas être autorisé à enregistrer quelque chose qu’il n’a pas inventé », déplorent les initiateurs de cette pétition qui estime qu’il s’agit là « insulte non seulement à l’esprit du peuple swahili, mais également à celle de l’Afrique dans son ensemble. »
Un épisode qui fait polémique et qui permet aujourd’hui de faire le bilan de l’appropriation culturelle par Disney, mais aussi des nombreux clichés véhiculés par le producteur de dessins animés. Le Parisien propose ainsi une carte du monde des différents films Disney. Le journal rappelle comment Disney confond Japon et Chine dans « Mulan », estime que la charia est « barbare » dans « Aladdin » ou a réécrit l’histoire des Amérindiens dans « Pocahontas ».
Si Disney se défend de piller les héritages culturels des différentes régions du monde, c’est surtout qu’en réalité, l’entreprise veut avant tout faire du business en s’appropriant les différentes cultures du monde comme les costumes du demi-dieu maori Maui en 2016. Mais il s’agit plutôt là de « largesses », comme l’indique Pierre Lambert, spécialiste du film d’animation dans Le Parisien, qui affirme que « Walt Disney est toujours parti d’une base existante pour en faire un spectacle de cinéma. Il a toujours dit qu’il faisait du divertissement, pas de l’art. »