Un peu plus d’un an après que Darren Osborne avait foncé à bord d’une camionnette sur des fidèles musulmans aux alentours de la mosquée de Finsbury Park, faisant un mort et une douzaine de blessés, la communauté musulmane d’Angleterre est à nouveau sous le choc. La nuit dernière à Londres, trois personnes ont été percutées par un chauffeur dont les motivations font peu de doute. « Nous prenons cet incident très au sérieux. Il n’est pas traité comme étant de nature terroriste, mais l’aspect haineux de cette collision est examiné comme une circonstance aggravante », indique dans un communiqué la police.
Dans le quartier de la mosquée Al-Majlis Al-Hussaini, plusieurs personnes « buvaient et auraient consommé des drogues », indique Scotland Yard. Lorsque des agents de sécurité ont demandé aux quatre personnes de quitter les lieux, ces dernières auraient alors proféré « des commentaires islamophobes », continue la police. La voiture a ensuite pris la fuite avant de percuter deux hommes âgés d’une vingtaine d’années et un quinquagénaire. Ce dernier a été hospitalisé à cause d’une blessure « sérieuse à la jambe. »
Pour l’association qui gère la mosquée, le caractère islamophobe de l’attaque ne doit donc faire aucun doute. Il s’agit même, selon ses membres, d’une « attaque islamophobe préméditée. »
De l’autre côté de la Manche, le nombre d’actes haineux a fortement augmenté ces dernières années et ont même atteint, selon le ministère de l’Intérieur, leur plus haut niveau en six ans. Sajid Javid, le ministre de l’Intérieur, a assuré au début de l’été que, comme en France, « le terrorisme d’extrême droite constitue une menace grandissante. »