Le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda accueilleront dans les jours à venir des Africains entrés illégalement en Israël. Ils seront 38 000 à quitter l’Etat hébreu, pour certains « volontairement. » Le gouvernement israélien a proposé 3 500 dollars aux migrants africains pour les inciter à accepter le deal. Erythréens et Soudanais sont les principaux concernés par cette mesure. Dimanche, les autorités israéliennes ont débuté la distribution de lettres de renvoi aux Africains actuellement en situation irrégulière.
Une situation qui n’est pas nouvelle. En 2013 déjà, le ministre des Affaires étrangères de Netanyahu avait proposé un plan de départ « volontaire » à des réfugiés vers l’Ouganda et le Rwanda. Environ 1 500 Africains avaient alors dû partir. Les ONG avaient dénoncé l’opération, tandis que des experts avaient dévoilé la contrepartie de l’accord entre Israël et les pays africains : des contrats d’armement avantageux. En janvier dernier, échaudé par cette première affaire, l’Ouganda démentait tout accord avec Israël concernant l’expulsion de migrants.
L’an dernier, 4 000 migrants en situation irrégulière avaient quitté Israël. Cette fois, à court terme, 15 000 à 20 000 migrants devraient être expulsés, selon le quotidien israélien Haaretz. Le gouvernement israélien assure que seuls les hommes sans famille sont pour le moment concernés.
Mais quels accords ont été scellés entre l’Etat hébreu et les différents pays africains ayant accepté d’accueillir les migrants ? En 2009 puis en 2012, le Premier ministre israélien s’était rendu en Ouganda, au Rwanda et au Kenya avec son ministre de la Défense. Des contrats d’armement avaient été révélés ces dernières années entre le Rwanda et Israël, à l’époque du génocide rwandais. Fin 2017, Intelligence Online avait enquêté plusieurs mois sur la concurrence frontale qui oppose la France et Israël en Afrique pour les marchés d’équipements d’interception.