Qui ne se rappelle pas de Miri Regev ? Mais si, souvenez-vous, c’est elle qui était apparue au festival de Cannes avec une robe représentant Jérusalem. La ministre de la Culture est une des extrémistes du gouvernement Netanyahu. Eh bien, Miri Regev frappe une nouvelle fois très fort. Alors qu’Israël ne cesse de dénoncer le boycott du mouvement BDS, le pays boycotte à son tour les artistes israéliens qui ne souhaitent pas se produire en dans les territoires occupés en refusant de leur octroyer des financements. La mesure vient d’être mise en place, mais une association a porté l’affaire devant la Haute Cour de justice, jugeant que ces nouveaux critères de financement enfreignaient la liberté artistique d’expression et de conscience. Pour résumer, le ministère de la Culture ne veut plus financer les troupes de théâtre, de danse ou de musique qui refusent d’aller se produire en Cisjordanie — appelée Judée-Samarie par les autorités israéliennes.
Désormais, l’Etat met donc un peu plus la pression sur ces artistes. Notamment sur ceux qui refusent de franchir la « ligne verte », la frontière de 1967. Il faut dire qu’Israël pense à ses colons établis en Cisjordanie, à qui il veut donner « du pain et des jeux. » En prenant cette mesure de boycott des artistes refusant la colonisation, le ministère israélien de Miri Regev espère désenclaver culturellement la Cisjordanie, qui accueille à peine 2 % des événements culturels israéliens. L’Etat estime, selon Israel Hayom, donc que le boycott financier de certaines de ses artistes n’est pas discriminatoire. Au contraire, explique-t-il, « ce critère vise à promouvoir l’accessibilité de la culture à toutes les périphéries géographiques, sociales et autres qui sont loin du coeur de L’activité culturelle en Israël — que cette périphérie soit dans le Negev, la Galilée ou la Judée et la Samarie. » Mais se pose désormais une question cruciale : comment Israël peut-il encore sérieusement condamner et dénoncer le mouvement BDS tout en appliquant un tel boycott culturel ?