Voilà déjà près d’un an que le projet est dans les tuyaux, mais il aura fallu attendre début décembre pour que la Fondation pour l’Islam de France soit lancée. Jean-Pierre Chevènement est donc en place. Mais depuis sa prise de fonction, tout semble, une nouvelle fois, au point mort. Notamment après l’annonce de Dalil Boubakeur de ne pas participer à l’instance de dialogue, le recteur de la Grande Mosquée de Paris estimant que l’élaboration de la fondation et d’un conseil d’orientation « n’a jamais fait l’objet d’une large concertation avec les musulmans de France. » Mais le président de la Fondation pour l’Islam de France, Jean-Pierre Chevènement, devrait passer outre. Hier, indique Libération, il a annoncé quelques pistes de travail. Invité par l’Institut Diderot, un cercle de réflexion, Jean-Pierre Chevènement a affirmé qu’il fallait « distinguer l’Islam traditionnel et le salafisme. » Le salafisme, a assuré le président de la fondation, « est le terreau culturel sur lequel pousse le terrorisme. » Concernant la formation des imams — c’est là un des plus gros chantiers de la fondation —, Chevènement a indiqué qu’« il doit y avoir une élévation de leur niveau culturel et religieux. » L’ex-ministre de l’Intérieur voudrait que les imams fassent des études jusqu’à cinq ans après leur baccalauréat. « N’importe qui aujourd’hui peut se proclamer imam », déplore ainsi le président de la Fondation pour l’Islam de France, qui préconise la formation — « en France », précise-t-il — de 1 500 à 2 000 imams.