Depuis plusieurs années, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) regroupe les « groupes d’intérêts », comprenez les lobbies. Depuis la loi sur la transparence en 2013, le gouvernement oblige la HATVP a les répertorier. Des groupes d’intérêts dans tous les domaines : politique, société, économie ou encore ONG… Mais également, depuis 2016, les « associations à but cultuel ».
A partir de ce mardi, ces associations religieuses n’auront peut-être plus le droit d’être considérées comme des groupes d’intérêts. Le projet de loi sur le droit à l’erreur doit être voté par l’Assemblée nationale. Parmi les articles de ce texte de loi « pour un Etat au service d’une société de confiance », l’article 38. Le gouvernement voudrait faire retirer de la liste des groupes d’intérêts les associations à but cultuel.
Pourquoi ce changement de cap ? Il y a, de la part du gouvernement, la volonté d’instaurer un climat de confiance dans les relations entre les pouvoirs publics et les représentants des cultes. Le porte-parole de la conférence des évêques de France, Olivier Ribadeau Dumas, estimait en 2016 que, « dans le cadre des relations institutionnelles entre l’Eglise et l’Etat, nous ne défendons pas des intérêts particuliers mais cherchons à poursuivre le bien commun. »
Autrement dit, si certains cultes, notamment l’Eglise catholique, mettent tout en œuvre pour défendre un point de vue — comme lors du vote concernant le mariage pour tous —, ceux-ci ne veulent pas être considérés comme des lobbies. Ce retrait de la liste de la HATVP aura une conséquence : les élus, lorsqu’ils rencontreront des responsables religieux, n’auront plus à être transparents. Ce qui n’empêchera pas ces derniers de donner leur point de vue aux députés sur certaines lois.