Après 32 ans de divorce, le pays reprend place au sein de l’institution. Et parachève par ce biais sa stratégie continentale.
Au Rwanda, dans sa capitale Kigali précisément, les chefs d’Etat membres de l’Union africaine ont tenu leur sommet. Au menu des discussions, un dossier se distingue par sa sensibilité : l’étude de la demande de réintégration de Rabat. Après trois décennies d’absence volontaire, le royaume chérifien a signifié son souhait de réintégrer le conclave des nations africaines. Le Maroc avait claqué la porte après l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) au sein de ce qui était l’Organisation de l’unité africaine (OUA) à l’époque. Le Sahara occidental est un sujet de discorde diplomatique récurrente.
Mohamed VI mise sur l’Afrique
Le Maroc a mis en place une stratégie à long terme vis-à-vis des pays africains. Sur le plan financier, des infrastructures, des investissements, de la coopération, de l’installation d’un dialogue sur l’Islam… L’Union africaine ne pouvait donc se passer durablement du Maroc. Et inversement. Si l’institution peine à exister sur les grands sujets (Ebola, guerres civiles,…) tant les intérêts nationaux priment sur le sentiment panafricain, il n’en reste pas moins avisé d’être membre du club que de (le) bouder, à l’écart. En son sein, M6 pourra plus aisément manœuvrer envers les revendications sahraouies. Outre les aspects économiques, la force militaire marocaine sera un atout précieux pour les contingents de l’UA. Le volontarisme du Royaume à l’égard de l’Afrique le place désormais comme un des acteurs de premier plan d’un continent en pleine expansion.