La visite que devait effectuer le roi Mohammed VI à Bamako, au Mali, a été annulée à la dernière minute, sans qu’aucune raison officielle ne soit avancée. Le royaume chérifien a multiplié les investissements au Mali durant ces dernières années, notamment dans le domaine des télécommunications et le secteur bancaire… Le réel problème serait le conflit avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD), reconnue par le Mali, avec qui le royaume est en conflit sur la question du Sahara occidental. Le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait été clair le 6 février dernier en affirmant que « le Maroc ne reconnaît pas – et ne reconnaîtra jamais – cette entité fantoche (RASD) mais il redoublera d’efforts pour que la petite minorité de pays, notamment africains, qui la reconnaissent encore, fassent évoluer leur position dans le sens de la légalité internationale et des réalités géopolitiques. » Le Maroc reprocherait aussi aux Maliens de ne pas avoir « inclus Rabat dans l’accord de paix chapeauté par l’Algérie, dans lequel d’autres pays même lointains ont été invités (la France, les États-Unis, la Russie, ndlr), sachant que nous avons encouragé la mise en place du processus », indique la partie marocaine. De leur côté, les Maliens tentent de dédramatiser la situation : « Nos relations avec Rabat sont très bonnes et nous voulons les renforcer », expliquent-ils, avant de rajouter que « ces changements de dernière minute arrivent souvent dans les agendas des chefs d’Etat. »
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