Dans un discours prononcé devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, Michelle Bachelet a reconnu qu’en Chine, « le développement rapide a sorti des millions de personnes de la pauvreté — et pourtant, dans certaines régions, des communautés et des individus ont été abandonnés ».
« Mon bureau cherche à entrer en contact avec le gouvernement (chinois) pour avoir un accès total afin de mener une évaluation indépendante des rapports faisant état de disparitions forcées et de détentions arbitraires, en particulier dans la région autonome du Xinjiang », a-t-elle dit.
En septembre, Mme Bachelet avait déjà demandé à Pékin l’autorisation d’envoyer une équipe dans cette région de l’ouest de la Chine, sans résultat.
Le Xinjiang, vaste région dont les Ouïghours constituent la principale ethnie, a été le cadre de violentes tensions inter-ethniques et d’attentats meurtriers, avant d’être placée ces dernières années sous haute surveillance policière.
Jusqu’à un million de musulmans y seraient détenus dans des centres de rééducation politique, selon des accusations d’experts et d’organisations de défense des droits de l’homme. D’après Dolkun Isa, représentant du Congrès mondial ouïghour, organisation basée à Munich, il pourrait y avoir quelque « 3 millions » de personnes dans les camps.
Ces accusations sont démenties par Pékin qui parle de « centres de formation professionnelle » contre la « radicalisation » islamiste. Pékin assure que les mesures de sécurité au Xinjiang sont nécessaires pour combattre l’extrémisme mais ne visent aucun groupe ethnique en particulier.
Le gouvernement chinois affirme que des observateurs de l’ONU sont les bienvenus dans la région, mais à condition qu’ils « s’abstiennent de toute ingérence dans les affaires intérieures de la Chine ».