« 3,7 milliards de personnes, soit 50 % de la population mondiale, n’ont pas touché le moindre bénéfice de la croissance mondiale l’an dernier. 82% de la richesse créée est allée à 1% de l’humanité. » Pour la directrice exécutive de l’ONG Oxfam, Winnie Byanyima, le système économique est un « échec. »
Alors que s’est ouvert, hier, le 48e Forum économique mondial de Davos, en Suisse, l’ONG sort un rapport intitulé « Récompenser le travail, pas la richesse ». Et le constat est amer : selon le document, les 42 personnes les plus riches détiennent autant de richesses que… les 3,7 milliards de personnes les plus pauvres. Et ces dernières n’ont pas touché le moindre bénéfice de la croissance mondiale en 2016.
La croissance profite au CAC40, pas aux salariés moyens
Les inégalité continuent à se creuser, et ce de plus en plus rapidement. L’an dernier, de plus en plus de milliardaires sont apparus — un milliardaire tous les deux jours. Ces milliardaires ont engrangé 762 milliards de dollars de bénéfices, ce qui représente, selon Oxfam, sept fois la somme qui permettrait de mettre fin à la pauvreté extrême sur toute la planète. Les femmes sont les principales victimes de ces inégalités grandissantes.
Pour Oxfam, il est « urgent d’ouvrir un débat sur le partage des richesses dans la mondialisation. » L’ONG met en cause « ces géants économiques de l’industrie, des services, des nouvelles technologies et de la finance » qui, certes, « participent à la création de richesses mais portent également une lourde part de responsabilité dans l’accroissement des inégalités, quand l’on sait que leurs bénéfices sont reversés en priorité aux actionnaires, au détriment des salariés ou des investissements. »
En France comme ailleurs, les inégalités s’accentuent : en 2016, les 10 % de Français les plus riches détenaient la majorité des richesses nationales alors que les 50 % de Français les plus pauvres ne se sont partagés que les miettes, soit 5 % des richesses du pays. Et alors que les entreprises du CAC40 ont versé 44 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires — c’est trois fois plus qu’au début des années 2000 —, le salaire moyen français n’a augmenté que de 14 % sur la même période.