Prostitution, chantage, évasion fiscale… Les méthodes de l’organisation d’extrême droite Ateret Kohanim sont bien rodées, comme l’explique le journal israélien Haaretz, qui s’est procuré de nombreux enregistrements qui prouvent l’utilisation de méthodes peu convenables de la part de l’organisation qui a pour objectif la construction du Troisième Temple qui remplacerait la mosquée du dôme du Rocher, à Jérusalem-Est.
Parmi les méthodes citées, la prostitution : à un propriétaire palestinien, par exemple, un membre d’Ateret Kohanim propose par exemple une fille et du Viagra. Cela se passe dans les années 1990. Le responsable de l’organisation, Matityahou Dan, explique dans l’enregistrement que la fin justifie les moyens et que, du moment qu’il ne s’agit pas de jeune filles juives, la prostitution est une méthode comme une autre.
D’autres enregistrements confirment que le directeur de l’organisation fait chanter certains propriétaires en les menaçant de les livrer à la vindicte populaire en leur accolant l’étiquette d’« agent des juifs. » Parfois, après des négociations à des prix élevés, Ateret Kohanim menace de révéler l’accord pour faire baisser la vente.
Des liens étroits avec le maire de Jérusalem
Outre ces méthodes, l’organisation d’extrême droite a enregistré de nombreuses transactions dans des paradis fiscaux. Une évasion fiscale orchestrée avec des personnalités politiques de premier plan, comme le Patriarcat grec orthodoxe ou le maire de Jérusalem, Nir Barkat, avec lequel Ateret Kohanim a des liens très étroits. Ateret Kohanim possèderait, selon le journal israélien, une dizaine de sociétés écrans dans des paradis fiscaux, dont les îles vierges.
Enfin, l’organisation d’ultra-droite n’hésite pas à mettre la pression sur les familles palestiniennes endettées ou dont un membre serait malade. Sur un autre enregistrement, on entend même Dan faire croire aux enfants d’un propriétaire que leur père est mort, pour espérer racheter leur logement.
Conséquence : l’organisation Ateret Kohanim dispose aujourd’hui de nombreux immeubles palestiniens — un millier d’habitants juifs seraient liés à Ateret Kohanim, selon Haaretz — dont on ne se demande plus comment elle en a fait l’acquisition.