C’était fin 2016. Alors que près d’un millier d’ouvriers construisant les stades de football en prévision de la Coupe du monde 2022 avaient trouvé la mort, le Qatar annonçait la suppression de la « kafala », un système qui obligeait tout travailleur étranger désirant quitter son poste à obtenir l’autorisation d’un « parrain » ou d’une entreprise, et qui était logiquement considéré comme de l’esclavage moderne.
A l’époque déjà, plusieurs ONG comme Amnesty International dénonçaient « une fausse réforme. » Car si le visa de sortie donné à l’époque dans le cadre de la « kafala » avait bien été annulé, les travailleurs devaient en réalité toujours présenter une autorisation de leur employeur pour quitter le territoire.
Deux ans plus tard, Amnesty International réitère ses craintes. Dans un rapport sorti récemment, l’ONG estime que les conditions de travail de centaines de milliers d’immigrés avant le début du Mondial 2022 « restent difficiles », et ce malgré des « réformes naissantes. » Pour Amnesty, « le temps presse si les autorités qataries veulent transmettre un héritage dont nous puissions tous nous réjouir. »
Outre la fin réelle de la « kafala », Amnesty demande un renforcement des lois sociales ou encore une augmentation du salaire minimum local.