Que faire « en cas de crise ou de guerre » ? Tel est la question posée sur la couverture d’un livret de vingt pages distribué dans les boîtes à lettre de 4,8 millions de foyers suédois. C’est le gouvernement du pays scandinave qui a eu l’idée d’éditer ce catalogue de conseils à suivre en cas de conflit. Les historiens se souviennent que, en 1961 — pendant la Guerre froide, une telle opération avait déjà été initiée par les autorités locales. Dans ce livret, on trouve notamment la localisation des abris en cas de bombardements ou la liste des aliments à stocker de façon prioritaire. Mais également la liste des sites d’information à consulter.
Nul doute que, parmi ces sites, les portails russes sont exclus de la liste. Car en réalité, c’est bien de la Russie que la Suède a peur. En 2014, un sous-marin russe avait fait une ‘incursion dans l’archipel de Stockholm, alors que des appareils russes survolent régulièrement le ciel suédois. Selon les experts locaux, la Suède craindrait encore plus Moscou depuis l’annexion de la Crimée par la Crimée.
Alors, pour parer à toute éventualité, le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens : les questions et réponses du livret ont été traduites en 13 langues et seront dans les boîtes à lettres suédoises dès le 28 mai prochain. Cependant, la population ne doit pas être prise de panique : « Même si la Suède est plus sûre que de nombreux autres pays (…), les menaces existent. Il est important que tous sachent ce que sont ces menaces pour pouvoir se préparer », résume le directeur général de l’Agence suédoise de la sécurité civile MSB. En cas de guerre entre les membres de l’Otan et la Russie, la Suède pourrait voir les avions des deux camps survoler son ciel.
Après avoir largement réduit ses dépenses en armements, la Suède a décidé de changer son fusil d’épaule : début mars, les autorités ont annoncé le rétablissement du service militaire à partir de cet été, alors qu’il avait été supprimé en 2011.