Alors que les musulmans du monde entier vont vivre un ramadan festif, certaines communautés sont moins lotis. Comme en Birmanie, à la frontière avec le Bangladesh. Après avoir fui les violences, les Rohingyas vont vivre un mois béni dans des camps de réfugiés. Malgré les promesses de retour faites par Aung San Suu Kyi, ces musulmans apatrides sont coincés à la frontière avec le Bangladesh.
Ils sont environ un million à avoir fui leur logement en Birmanie, menacé par les intégristes bouddhistes et par l’armée. A l’AFP, l’un d’eux explique que le mois béni sera difficile : « Ici, nous n’avons pas les moyens de faire des cadeaux, nous n’avons pas de bonne nourriture… Car ce n’est pas notre pays », dit-il. La végétation, qui a été rasée pour planter les camps, est devenue rare. Mais les Rohingyas vivent désormais dans une pauvreté terrible.
C’est le premier ramadan que ces Rohingyas vont vivre loin de chez eux. Et alors que la mousson pointe le bout de son nez, le manque de nourriture est flagrant, notamment parce que les réfugiés ne sont pas autorités à travailler et à gagner d’argent. En Birmanie, ils étaient considérés par les autorités comme des sous-citoyens et n’avaient pas les mêmes droits que le reste de la population. La bonne réussite du ramadan dépend donc désormais des ONG.
De plus, la chaleur est harassante, le manque de végétation n’aidant pas et l’eau manquant cruellement. Un humanitaire, qui aide actuellement les Rohingyas exilés, explique : « Malheureusement, ce sera leur premier ramadan à se remémorer pour les mauvaises raisons. Ils n’auront que de la terre et la poussière pour jouer. Il passeront le ramadan loin de leur foyer, de leurs parents et de leurs amis. »