Le 11 décembre dernier, le Parti social-démocrate roumain remportait les élections législatives. Il y a quelques jours, la formation politique a proposé que Sevil Shhaideh devienne Premier ministre. Si sa nomination est validée par le Parlement, ce sera une double première : ce sera en effet la toute première fois qu’une femme occupe ce poste clé en Roumanie. Et ce sera également la première fois qu’une personne de confession musulmane devient Premier ministre dans ce pays où l’Islam est largement minoritaire. A peine 0,3 % de la population serait en effet musulmane. Et Sevil Shhaideh est issue de la communauté tatare. Un message fort au moment où les populismes prennent de plus en plus d’ampleur en Europe lors des différents scrutins.
Cette nomination prochaine de Sevil Shhaideh au poste de Premier ministre est une vraie surprise. Cette femme de 52 ans est peu connue, malgré son passage aux ministère du Développement régional entre mai et novembre 2015. Interrogé par The New York Times, le professeur de science politique à l’Université Babes-Bolyai de Cluj, Sergiu Miscoiu, estime que le choix du PSD permet de « contrer les accusations d’orthodoxisme et de nationalisme proférées contre lui lors de la campagne législative. » Mariée à un homme d’affaires syrien, Sevil Shhaideh devra composer avec une large partie de la population de confession chrétienne orthodoxe. En effet, plus de huit Roumains sur dix sont des orthodoxes. Mais les Tatars sont considérés comme très modérés.