S’il est un chef d’Etat qui se réjouit tout particulièrement de l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, c’est bien Benjamin Netanyahu. Ulcéré par l’ultime camouflet que lui a infligé Barack Obama au Conseil de sécurité des Nations Unies, par lequel les Etats-Unis s’étaient abstenus de voter contre une résolution condamnant les colonies israéliennes en Palestine, le Premier ministre israélien a été l’un des premiers dirigeants étrangers à s’être entretenu directement par téléphone avec le nouveau président américain. Ce dimanche, les deux hommes ont échangé à propos de l’Iran et du conflit israélo-palestinien, s’accordant sur « les menaces » que représente toujours le pays chiite et exprimant leur préférence commune pour des « négociations directes » bilatérales concernant la question palestinienne. Cet échange, que Trump qualifiera de « très bon » sans plus de détails, a été conclu par une invitation officielle lancée par le nouveau locataire de la Maison Blanche pour le mois de février prochain. « Une date sera fixée quelques jours avant », a simplement indiqué de son côté le cabinet de Netanyahu.
11 000 colonies à Jérusalem-Est en attente d’autorisation
De quoi conforter les autorités israéliennes dans la reprise de leurs velléités colonisatrices. La mairie de Jérusalem a donné hier le feu vert définitif à la construction de 566 logements dans trois quartiers de la zone est de la ville, partie intégrante des Territoires occupés. En outre, l’aile dure de la droite israélienne a lancé une campagne contre le chef du gouvernement, le pressant d’annexer Ma’aleh Adumim, troisième colonie la plus peuplée de Cisjordanie. Si cette annexion venait à être entérinée par l’exécutif, la Cisjordanie serait littéralement coupée en deux et rendrait de facto non viable un éventuel Etat palestinien indépendant. « Les règles du jeu ont changé », se félicite Meir Turjeman, maire-adjoint de Jérusalem et président de la commission de la construction et de la planification. « Nous n’avons plus les mains liées comme à l’époque de Barack Obama », poursuit-il. « Ces 566 logements sont seulement un début : nous prévoyons de construire plus de 11 000 foyers, en attente d’autorisation », a-t-il précisé à l’AFP. Ils viendraient le cas échéant s’ajouter aux plus de 200 000 colons déjà installés dans la zone est de Jérusalem, sur les 430 000 qui vivent au total dans les Territoires occupés.
Et avec l’arrivée de Trump, l’accord nucléaire iranien se retrouve aussi sur la sellette, au grand bonheur d’Israël qui avait dirigé une campagne de dénonciation virulente contre sa signature, en juillet 2015. Le géant du Golfe et les grandes puissances mondiales – les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, dont les Etats-Unis, sous l’égide de l’ONU – avaient convenu de lever progressive les sanctions en échange de garanties de finalité pacifique du programme nucléaire. Selon Netanyahu, « la première priorité de l’Etat d’Israël est de mettre fin à la menace représentée par l’accord nucléaire conclu avec l’Iran ». Un accord que Donald Trump avait qualifié, avant son investiture, « d’un des pires » jamais signés.