M. Sullivan s’est entretenu vendredi au téléphone avec le patron de l’ONU, Antonio Guterres, « pour exprimer la profonde inquiétude » de Washington au sujet de ce déplacement dans le Xinjiang, estimant qu’elle risquait de légitimer la campagne de répression de Pékin contre les communautés musulmanes.
« Les déclarations faites par les responsables américains concernés sont totalement absurdes », a réagi lors d’un point de presse Lu Kang, porte-parole de la diplomatie chinoise.
Vladimir Voronkov, le sous-secrétaire général de l’ONU chargé de l’anti-terrorisme, a effectué de jeudi à samedi une visite au Xinjiang, cette région du nord-ouest chinois, théâtre de tensions entre la majorité musulmane et la minorité han (chinois de souche).
« M. Voronkov et sa délégation se sont rendus au Xinjiang et ont appris sur place les mesures contre le terrorisme et l’extrémisme en vigueur dans cette région », a indiqué M. Lu. « Tous ont émis des commentaires positifs sur les mesures prises par le gouvernement chinois et ont estimé que l’expérience de la Chine valait la peine d’en tirer des enseignements », a-t-il ajouté.
Au nom de la lutte contre le terrorisme, l’islamisme et le séparatisme, Pékin a considérablement renforcé les mesures de surveillance dans ce territoire limitrophe de l’Asie centrale, en proie à des attentats meurtriers ces dernières années.
Les autorités y ont ouvert des « centres de formation professionnelle » pour les personnes soupçonnées de radicalisation islamiste.
Des associations de défense des droits de l’homme estiment qu’un million de personnes sont ou ont été détenues dans ces centres qu’elles qualifient de camps de rééducation politique.
« Une telle visite est déplacée au regard de la campagne de répression sans précédent en cours au Xinjiang (…) Pékin continue de présenter à tort sa campagne de répression contre les Ouïghours et les autres musulmans comme un effort légitime d’anti-terrorisme », avait déploré la diplomatie américaine.