Sur le papier, la nouvelle est plutôt réjouissante : en 2016, après une année 2015 trop riche en actes antisémites et antimusulmans, on a pu observer un bon recul. Les baisses des actes antisémites et islamophobes se sont élevées à 65 % et 60 % respectivement. Mais il ne faut pas pour autant crier victoire. Car du côté des institutions juives comme musulmanes, on estime que cette baisse n’est pas significative d’un climat plus apaisé en France. Pour Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), « il y a une banalisation des insultes et menaces antisémites » depuis les attentats. Des faits pour lesquels « on ne va plus porter plainte. » Même son de cloches du côté du CFCM. Abdullah Zekri, qui préside l’Observatoire de l’Islamophobie au sein de l’institution, rappelle qu’il existe un « réel problème de stigmatisation dans ce climat de tension. »
Sur internet, le racisme a encore de beaux jours devant lui
Mais les deux responsables religieux préfèrent tout de même se féliciter de ces chiffres. Et ils félicitent la décision de François Hollande d’avoir lancé, en 2015, le « plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme », qui est devenu la « grande cause nationale pour l’année 2015. » Malgré les réticences du CFCM et du CRIF, la très controversée DILCRA, la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, estime que la politique du gouvernement a porté ses fruits. Une DILCRA qui indique que les lois sont mieux appliquées qu’auparavant et les condamnations pour des actes racistes plus nombreuses et plus fermes. Reste maintenant à régler les actes islamophobes et antisémites sur internet. Bernard Godard, spécialiste de l’Islam, demande aux dirigeants de Google, Apple, Facebook ou encore Amazon de s’associer aux gouvernements pour lutter contre les propos racistes qui se sont largement banalisés sur le net.