En France, une étude récente montre que les discriminations sur le marché de l’emploi persistent encore, même si les inégalités ont régressé de manière générale. Mais il y a encore du travail…
Dans un rapport publié récemment, l’organisme de réflexion France Stratégie délivre une étude menée à propos de l’égalité d’accès à l’emploi en France. Ce rapport dénonce des inégalités « inexpliquées » sur le marché du travail, illustrées par une discrimination au travail basée sur l’origine, le sexe, la religion ou encore la couleur de la peau. L’enquête signale que « les hommes sans ascendance migratoire ou d’origine européenne restent significativement avantagés sur le marché de travail. »
L’inégalité par rapport à l’accès et le salaire
Le rapport de France Stratégie s’est basé sur une étude faite par l’Insee pour la période 1990-2014. L’échantillon choisi est composé de natifs de France durant cette période, dont 90 % n’ont aucun parent immigré ou né dans une région d’Outre-Mer, 1 % représente des personnes issues de ces régions non métropolitaines, 5 % des descendants de l’immigration européenne et 4 % sont des immigrés africains, un sous-échantillon qui prend également en compte les immigrés maghrébins.
Et le constat met des chiffres sur ce que l’on pressentait : chez les personnes d’origine africaine, le taux de chômage est de 18 % pour les hommes et 13 % pour les femmes. A l’inverse, ce taux tourne aux alentours de 6 % seulement pour les personnes — hommes et femmes — qui ont une ascendance européenne ou qui ne sont pas des immigrés. Au niveau des grilles de salaires, le décalage est encore plus net. En effet, un homme blanc ou d’origine européenne est mieux payé que celui qui vient des régions d’Outre-Mer ou du continent africain.
Et le racisme n’est pas uniquement lié à la religion ou à la couleur de peau : les femmes restent marginalisées par rapport aux hommes, même lorsqu’elles sont plus diplômées. Le rapport souligne ainsi que, « à caractéristiques égales, les hommes blancs ou d’origine européenne ont un accès privilégié à l’emploi, notamment au CDI à temps plein et ils bénéficient de salaires plus élevés. » En ce qui concerne les travailleurs à temps partiel, les taux de chômage chez les hommes et femmes sans ascendance migratoire s’élèvent respectivement à 4 % et 28 %, tandis qu’il augmente à 7 % et 29 % pour les immigrés africains.