La venue de Tariq Ramadan, ce soir à Bordeaux, pour un débat sur le vivre-ensemble fait polémique. Alain Bordeaux s’est élevé contre la venue de l’islamologue.
Alain Juppé est clair : « Tariq Ramadan n’est pas le bienvenu à Bordeaux. » Mais le maire de Bordeaux, ville qui doit accueillir une conférence de Tariq Ramadan ce week-end, avoue qu’il « n’a pas la capacité d’interdire une conférence ou une manifestation, dès lors qu’il n’y a pas de présomption forte de trouble à l’ordre public. » Ce que la préfecture dément en affirmant que « ce n’est pas le cas. » Mais alors, pourquoi Alain Juppé est-il embêté ? Selon l’ancien ministre, les positions de l’islamologue « sur un certain nombre de sujets fondamentaux, sur la laïcité, sur les hommes et les femmes et l’égalité, sont pour le moins ambigus. » Et Juppé de surenchérir : « Je n’ai pas entendu dans sa bouche une condamnation claire, nette et forte des auteurs des attentats qui se succèdent hélas. »
Tariq Ramadan a bel et bien condamné les attentats
En homme de droite qui se respecte, nous ne saurions que trop conseiller à Monsieur Juppé de s’abonner à Causeur, un magazine dans sa mouvance. Dans un compte-rendu de la conférence de Tariq Ramadan à Carros, dans les Alpes-Maritimes, le magazine affirme que l’écrivain a réaffirmé sa condamnation « claire » et « ferme » des exactions de Daech et de Boko Haram. Une réaffirmation, car le docteur Ramadan avait déjà, dans plusieurs émissions après les attentats de Paris, dénoncé les attentats lorsqu’on lui avait posé la question. Comme dans la vidéo ci-dessous, dans laquelle il fait par de sa « condamnation absolue » de ce qui s’est passé dans la capitale française. Une condamnation claire et nette, peut-être pas assez forte pour Alain Juppé, 70 ans.
La sortie d’Alain Juppé fait suite aux critiques d’élus de l’agglomération bordelaise, qui ont dénoncé ces derniers jours la venue à Bordeaux de Tariq Ramadan, qui débattra ce samedi soir avec le sociologue de gauche Edgar Morin sur le thème de vivre-ensemble. Parmi ces personnalités qui se sont levées contre la venue de Tariq Ramadan, on retrouve en première ligne l’élue régionale PS Naïma Charaï,qui avait écrit dans une tribune dans le quotidien Libération que « nous devons aussi défendre nos libertés, celle de nous exprimer. » La présidente de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances a donc une notion de la liberté d’expression à géométrie variable.