Son système judiciaire est « connu pour son iniquité ». Et, à première vue, ce ne sont pas les réformes symboliques entamées par le prince héritier qui vont changer les choses. En Arabie Saoudite, les exécutions sont toujours nombreuses. Rien que lors des quatre premiers mois de cette année, dans le royaume wahhabite, près d’une cinquantaine de décapitations ont été recensées. La moitié pour des accusations dans des affaires de drogue, selon Human Rights Watch.
Dans le royaume saoudien, on a le sabre facile : selon l’ONG, c’est en effet l’un des pays qui a le taux d’exécution les plus élevés au monde. Pour être décapité, il suffit d’être reconnu coupable de terrorisme, d’homicide, de viol, de vol à main armée ou de trafic de drogue. Et jusqu’à maintenant, le royaume refuse de mettre fin à la peine de mort qui, selon lui, est dissuasive.
Sarah Leah Whitson, directrice de HRW au Moyen-Orient, trouve « assez grave que l’Arabie Saoudite exécute autant de personnes » mais déplore surtout que « beaucoup d’entre elles n’aient pas commis de crime violent. » Les procès ne sont pas équitables, assure-t-elle. Depuis début 2014, l’Arabie Saoudite a procédé à près de 600 exécutions. Rien que 150 personnes ont été décapitées l’année dernière.
L’année 2018 semble être partie sur les mêmes bases. Si le prince héritier « MBS » a assuré au magazine Time qu’il envisageait de modifier la loi sur la peine de mort, rien n’a encore été amorcé. A l’exception des homicides, indique « MBS », il faut changer les peines de mort en prison à perpétuité.