« On peut parler de tout en France sauf de l’Islam radical. » La phrase est signée Philippe Val. Et par « Islam radical », entendez « Islam », tout simplement. L’ancien patron de Charlie Hebdo ne cesse de se rendre dans les médias pour dire qu’on ne peut plus critiquer l’Islam dans les médias. Logique imparable.
Lors du Sommet de Genève pour les droits de l’Homme et la démocratie, en février 2015, Philippe Val dénonçait par exemple « une partie de la population islamique, en France, qui s’est radicalisée et qui n’hésite pas à tuer pour empêcher les gens de s’exprimer. » « La question de l’islam reste quand même très tabou », continuait-il en novembre de la même année. Philippe Val n’a pas dû ouvrir beaucoup de magazines ni allumé sa télévision ces dernières années.
Philippe Val, après ses passages à Charlie Hebdo puis à la tête de France Inter, semble être devenu spécialiste ès Islam. C’est lui l’auteur du manifeste « contre le nouvel antisémitisme » qui demande notamment que soient « frappés d’obsolescence » par des responsables musulmans certains versets du Coran.
Son obsession pour l’Islam, Philippe Val la cultive depuis plusieurs années. L’été dernier, suite à une tribune publiée par 41 Français musulmans, il enfonçait le clou : « L’Islam connaît en son sein une crise profonde », écrivait-il dans le JDD. Avant de déclarer qu’il existe un « antisémitisme qui cimente une part non négligeable de l’Islam. »
Dans une tribune au Monde, une trentaine d’imams ont dénoncé l’antisémitisme en France, comme il l’exhortait. Ils expliquent notamment qu’ils sont « indignés (…) en tant que Français » par ce fléau, alors que de nombreux responsables du culte musulman, de Dalil Boubakeur à Jean-Pierre Chevènement, se sont offusqués — à très juste titre — de ce procès fait aux musulmans.
Qu’importe, Philippe Val, après avoir réglé le problème de certains versets du Coran, pourrait bientôt s’attaquer au voile. Avec l’écriture d’un prochain manifeste ? Le journaliste, qui se dit « acharné de la laïcité », a déjà un avis sur la question : « Le voile est le signe que contrairement à l’homme, la femme n’est qu’un sexe qu’il faut dissimuler, pour ne pas qu’il éveille la tentation chez l’homme. La femme voilée, c’est le mal qu’on dissimule pour qu’il ne dérègle pas la société. La femme volée n’est pas un être humain mais un élément perturbateur neutralisé. Elle laisse à l’homme son rôle de créateur de civilisation, et se contente de perpétuer l’espèce. Le voile proclame une essence féminine mauvaise », assure-t-il. Vous avez dit obsession ?