Dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire, des députés débarquent inopinément dans des abattoirs. Mardi, ils se sont rendus dans un établissement produisant de la viande halal.
Menée par le député Olivier Falorni, une commission d’enquête parlementaire travaille actuellement sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français. Parmi les chevaux de bataille du député, l’abattage rituel, particulièrement le halal. Lors d’une interview sur le sujet, Olivier Falorni demandait « que les bêtes soient étourdies au moment de la saignée » et « que les animaux n’endurent pas de souffrance dans les abattoirs » halal. La commission d’enquête vient de se rendre, par surprise, dans un abattoir halal. Et les observations des députés sont sans appel.
En cas d’incertitude, un assommage est pratiqué
« Les députés ont pu constater que, grâce à des bâtiments adaptés, le déchargement et l’amenée des animaux se déroulaient sans heurts, sous la conduite d’un bouvier expert, par ailleurs responsable de la protection animale (RPA) », indique l’Assemblée nationale dans un communiqué, qui précise que les conditions d’abattage ne vont pas à l’encontre du bien-être animal, la saignée se faisant « d’un geste sûr et efficace, ce sous la surveillance d’un deuxième RPA. » Les députés ont pu remarquer que la perte de connaissance de l’animal se passait « à l’issue d’un délai compris entre 30 et 60 secondes » et que, « en cas d’incertitude sur la perte de conscience, un matador est alors utilisé pour assommer l’animal. »
C’est donc un véritable casse-tête qui s’annonce pour la commission d’enquête parlementaire. Car si des maltraitances sont régulièrement dénoncées par les association de défense des animaux, elles ne sont pas dues au type d’abattage, rituel ou non, mais aux conditions d’abattage dans les différents établissements. Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, indiquait d’ailleurs il y a peu que « rien ne démontre qu’il y a aujourd’hui un problème sur l’abattage rituel. » Cette visite inopinée dans l’abattoir Aminecov de Meaux, en Seine-et-Marne, montre que la dérogation à l’obligation d’étourdissement est, en France, un faux problème et ne va pas à l’encontre du bien-être animal.