Frauke Petry, la « Marine Le Pen allemande » est une véritable machine politique : celle que la presse surnomme « la pyromane » du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) propose une ligne politique d’extrême droite décomplexée, avec un premier bouc-émissaire tout trouvé : l’Islam.
AfD, jugé proche des néonazis, a obtenu un score surprenant de 23 % lors du scrutin régional de dimanche en Saxe-Anhalt. Bien que le parti ait surfé, dès son lancement, sur l’euroscepticisme. Mais lors de sa dernière campagne, AfD et sa présidente Frauke Petry ont préféré pointer du doigt Angela Merkel. Pour Frauke Petry, AfD n’est « pas devenu un parti protestataire, malgré ce qu’on dit. » Mais, ajoute-t-elle, « protester c’est le début d’une nouvelle politique tout comme s’éloigner des autres partis a qui on ne fait plus confiance. »
L’Islam « incompatible avec la culture allemande »
Le parti a donc logiquement pris pour cible la chancelière. Pour cela, il tire à boulets rouges sur l’accueil des migrants. Avec un slogan : « Le courage de dire la vérité. » Frauke Petry, derrière son visage angélique, aime user de ce slogan. Mais la femme politique aime aussi les formules encore plus provocatrices. Comme lorsque, à quelques heures des élections régionales, la pyromane allume un nouvel incendie : « Aucun policier ne veut tirer sur un réfugié, je ne le veux pas non plus. Mais en dernière instance on doit pouvoir avoir recours aux armes pour protéger les frontières nationales », affirme-t-elle.
Si AfD profite de la méfiance d’une partie du peuple envers les migrants, Frauke Petry élargit son champ politique et tente d’attirer une droite aussi extrême que large. Le magazine Der Spiegel la classe parmi les « prédicateurs de la haine » en Allemagne. Confirmation lorsqu’elle déclare, au soir des élections, dans un français parfait à France Télévisons : « Je ne pense pas que l’Islam soit compatible avec la culture allemande. » Selon elle, « l’islam traditionnel est très différent de la culture européenne. » Une vision pas si éloignée du Front National, qu’AfD juge pourtant « trop socialiste » et « pas assez libéral. »