Le frère de Mounia Rabbouj, troisième plaignante dans l’affaire Tariq Ramadan, surnommée « Marie » par la presse, est catégorique : « Ma sœur ment ! » Quand Mohamed Rabbouj décide de transmettre des documents à la justice, c’est pour « rétablir la vérité sur (sa) famille », dit-il. Un article de L’Express accuse en effet l’un de ses frères d’avoir violé Mounia, déjà connue pour son implication dans l’affaire du Carlton de Lille, qui mettait en cause Dominique Strauss-Kahn. Lorsque Mohamed Rabbouj envoie des captures d’écran de sa messagerie téléphonique et son témoignage, c’est pourtant un autre élément qui va faire intéresser l’avocat de Tariq Ramadan.
« Ma sœur ment. Pour quelles raisons ? Aucune idée ! »
Au MuslimPost, Mohamed Rabbouj raconte comment sa sœur lui a annoncé qu’elle allait porter plainte contre Tariq Ramadan. « Elle m’envoie un texto en me disant qu’elle va porter plainte contre Tariq Ramadan. J’apprends après, à travers la presse, qu’une troisième personne porte plainte dans cette affaire. Je fais le rapprochement, il s’agit de ma sœur. Je n’y croyais pas. Ma sœur ment. Pour quelles raisons ? Aucune idée ! »
Interloqué, Mohamed Rabbouj décide de demander des explications à Mounia : « Suite à une visite que j’ai rendue à ma mère qui était chez Mounia, je lui ai demandé pourquoi. Elle me répond : ‘Pour l’argent, voyons !’ » Des propos corroborés par un SMS : Mounia Rabbouj écrit alors à son frère avoir « perçu une certaine somme d’argent pour affronter cette bataille. »
« Tu verras comment ça fait mal quand on touche aux enfants »
Depuis, Mohamed Rabbouj est menacé et insulté sur les réseaux sociaux. Par le paparazzi Jean-Claude Elfassi, proche de sa sœur, mais également par la plaignante elle-même. « Comme tu m’as fait on te fera, et à tu verras comment ça fait mal quand on touche aux enfants », écrit notamment Mounia Rabbouj à sa belle-sœur dans un message WhatsApp que nous avons pu consulter. Mohamed Rabbouj nous explique également avoir été « suivi par une voiture avec deux hommes à l’avant. » L’avocate de Mohamed Rabbouj, qui a décidé de porter plainte pour ces menaces, estime que son client paie sa volonté d’avoir voulu mettre « en lumière l’appât du gain de la plaignante compte tenu de la notoriété du mis en cause », à savoir Tariq Ramadan. Mounia Rabbouj, décrit Me Nora Missaoui-Lefebvre, « a menacé la compagne de son frère, ainsi que leur fille âgée de 14 ans. Depuis ces faits, la jeune fille refuse de sortir seule et se fait accompagner au collège tous les jours. »
Concernant les plaintes de viol contre Tariq Ramadan, un autre message devrait être utilisé par les enquêteurs lors de l’audition de Mounia Rabbouj. Celui-ci, écrit par sa sœur en août 2014, était directement adressé à Tariq Ramadan sur le réseau professionnel LinkedIn : « Comme elle l’a fait avec DSK (elle a vendu son histoire au journaliste pour 8 000 euros), elle fera la même chose pour vous. Elle me la dit. » Elle évoquait alors l’existence d’une robe sur laquelle se trouverait l’ADN de Tariq Ramadan. Une robe actuellement en cours d’analyse dans un laboratoire.