Depuis maintenant une semaine, l’Afrique du Sud est secouée par une nouvelle vague d’attaques et de pillages dirigés contre les étrangers et leurs commerces qui s’est soldée par la mort d’au moins 12 personnes, la plupart de nationalité sud-africaine, plus de 600 arrestations et des dégâts considérables.
Après trois jours d’accalmie, de nouveaux incidents ont éclaté dimanche dans plusieurs quartiers de Johannesburg.
La police a été contrainte de tirer des balles en caoutchouc et des grenades paralysantes pour disperser une foule de plusieurs centaines de manifestants armés de bâtons qui ont détruit des magasins en exigeant le départ des étrangers.
Au moins deux personnes ont été tuées pendant ces incidents, a affirmé à l’AFP un porte-parole de la police de la ville, Xolani Fihla.
« La première est morte poignardée dans le centre-ville, la deuxième est décédée suite à des coups de feu », a ajouté M. Fihla, « les deux affaires font l’objet d’une enquête ».
Le calme était revenu lundi à Johannesburg, quadrillée par d’importants effectifs policiers. De nombreux magasins du centre-ville sont restés fermés, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Le gouvernement ne laissera pas l’anarchie et la violence affecter la sécurité et la vie quotidienne de millions de Sud-Africains et de la majorité des étrangers de notre pays qui respectent la loi et ont le droit de vivre et de conduire leurs affaires en paix », a répété lundi le chef de l’Etat dans un communiqué.
« L’anarchie est un crime contre la prospérité et la stabilité de notre nation », a-t-il insisté.
L’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, est le théâtre régulier de violences xénophobes, nourries le fort taux de chômage (29%) et la pauvreté qui frappent sa population.
En 2008, 62 personnes avaient été tuées lors d’incidents similaires.
Les émeutes des derniers jours ont causé émotion et colère dans toute l’Afrique. Dans certains pays comme le Nigeria, des manifestations ont visé en représailles les intérêts sud-africains.