Les Etats-Unis et Israël vont sceller cette semaine un pacte décennal relatif à l’aide militaire américaine à son allié. Montant de l’accord : au moins 38 milliards de dollars.
Et on rempile pour dix ans. Quelle que soit l’administration au pouvoir aux Etats-Unis, il est une constante de sa diplomatie, inébranlable, intouchable : l’aide militaire à Israël. Selon les informations communiquées à l’agence Reuters par une source proche, Américains et Israéliens sont sur le point de reconduire formellement leur pacte militaire. Les Etats-Unis se sont engagés à fournir une assistance militaire à Israël valorisée à au moins 38 milliards de dollars sur dix ans. Sans surprise, il s’agit là de l’aide la plus importante jamais accordée par les Etats-Unis à un pays étranger.
Concrètement, le mémorandum d’entente – du nom officiel de l’accord – consiste en une aide de 3,8 milliards de dollars au minimum, versée chaque année. L’accord en vigueur actuellement, qui arrivera à son terme en 2018, est plafonné à 3,1 milliards par an. Cette augmentation substantielle de l’enveloppe ne satisfait pourtant pas totalement les conditions posées par le Premier ministre israélien, qui avait sollicité 4,5 milliards.
Netanyahou avait exigé 4,5 milliards par an
En contrepartie de cette manne, Israël a dû faire quelques concessions. L’Etat hébreu est prié de ne plus solliciter d’aide additionnelle du Congrès américain, au-delà de l’enveloppe qui lui est destinée annuellement dans le cadre de l’accord décennal. Les Israéliens ne seront plus autorisés à réserver une partie de l’aide reçue au renforcement de leur propre industrie militaire : les fonds sont exclusivement destinés à acquérir des armes américaines.
La signature de l’accord, qui interviendra, selon toute vraisemblance, avant la fin de la semaine, clôt une délicate période de négociations, longue de dix mois. Des négociations qui se sont aussi prolongées à cause des dissensions manifestes entre le Président et le Premier ministre durant l’année écoulée, qu’elles concernent l’accord nucléaire conclu entre les Etats-Unis et l’Iran ou les positions américaines plus nuancées au sujet de la gestion du dossier palestinien par son indéfectible allié. Des obstacles qui ont, dans le même temps, incité Benyamin Netanyahou à conclure au plus vite cet accord avant la fin du mandat d’Obama, de crainte de ne pas obtenir les mêmes avantages avec son successeur. Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras, en somme.