Selon les premières informations sorties dans la presse locale, une fusillade a éclaté aux abords de la mosquée de Jérusalem. Deux policiers auraient été grièvement blessés, avant de succomber à leurs blessures à l’hôpital, et un troisième serait blessé. Les assaillants — trois Arabes israéliens, selon la presse — auraient été poursuivis et abattus sur l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa. Il s’agit là de l’incident le plus inquiétant dans cette zone au cœur du conflit israélo-palestinien. Selon un communiqué des services israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a décidé que l’esplanade des Mosquées serait « fermée aujourd’hui en raison de considérations de sécurité ». De son côté, le mufti de Jérusalem, Mohammed Hussein, a dénoncé ce bouclage de l’esplanade et l’annulation des prières. Selon lui, les autorités israéliennes « ne veulent pas que nous nous rendions à la mosquée Al-Aqsa », a-t-il indiqué à des journalistes présents sur place. L’esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l’Islam, où des milliers de musulmans se réunissent chaque semaine. Selon plusieurs spécialistes, la décision des autorités israéliennes pourrait avoir un effet néfaste sur la situation : « Le gouvernement pense que cela aura un effet dissuasif, que le prix à payer pour l’attaque est si élevé qu’il en empêchera d’autres. Je pense qu’il a tort et que ça va accroître l’hostilité. Cette mesure sera interprétée comme une punition collective », indique Ofer Zalzberg, analyste à International Crisis Group au Monde. D’autant que, depuis plusieurs semaines, la zone a été largement ouverte aux juifs tandis que les musulmans ne se sont pas vu faciliter l’accès à leur lieu saint. « Le 29 juin, Yoram Halevy, le chef de la police de Jérusalem, a même été pris en photo en train d’être béni par un juif religieux, dans le cadre d’une visite commémorative, un an après l’assassinat d’une jeune fille de la colonie de Kyriat Arba. La situation est très alarmante », poursuit Ofer Zalzberg, qui estime que « les Palestiniens voient de plus en plus la police comme prenant parti en faveur des activistes du mont du Temple » alors qu’elle « est supposée s’assurer du respect du statu quo et du fait que seuls les musulmans peuvent prier ». Selon Romandie, le mufti a été arrêté, sans que l’information ne soit officiellement confirmée.
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