La formation politique d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a présenté hier soir les axes de son programme en vue des élections générales de septembre prochain, dans lequel la chancelière Angela Merkel met son poste en jeu. Et, sans surprise, les principales propositions d’AfD sont imprégnées d’un fort relent islamophobe – et xénophobe. A commencer par la volonté des dirigeants du parti de fermer les frontières et de favoriser une « croissance négative (sic) de l’immigration, de plus de 200 000 personnes par an ». En clair, cette mesure implique de renvoyer à leur pays d’origine non seulement les sans-papiers mais aussi les immigrés légalement installés en Allemagne mais « qui ne sont d’aucune utilité » pour l’économie allemande, parce qu’ils occupent des postes « à faible qualification » et accroissent la « pression sur le marché du logement ». La co-présidente de la formation, Frauke Petry, a exigé « l’expulsion des immigrés délinquants » même si la situation devait les convertir en apatrides. Dans la même veine, l’AfD entend « supprimer complètement » le regroupement familial pour les réfugiés, tout en réclamant au Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, d’obliger les responsables politiques à rendre des comptes pour « avoir permis à partir de 2015 une immigration massive ».
Plus de cours d’Islam à l’école… ni à la faculté
Les mesures islamophobes stricto sensu figurent également en bonne place sur le programme d’AfD. En promoteur d’une « démocratie directe », les dirigeants du parti d’extrême droite organiseront, en cas de succès en septembre, un référendum populaire sur l’interdiction du port du voile dans les services publics – y compris dans les établissements scolaires – appliquée aussi bien aux professeurs qu’aux élèves. AfD envisage aussi de supprimer les chaires de théologie islamique dans les universités allemandes, ainsi que les cours de religion musulmane dans les écoles publiques. Une mesure discriminatoire – les cours de christianisme restant intouchés – dont le paradoxe n’affecte nullement les dirigeants : « L’AfD ne permettra pas que l’Allemagne perde sa culture au prix d’une tolérance mal comprise », peut-on lire dans le texte de leur programme. Ce programme – auquel s’ajoutent des mesures de protectionnisme économique et le souhait de faire sortir le pays de l’eurozone – sera soumis à approbation lors d’une convention générale du parti le 22 avril prochain, à Cologne.