En Angleterre, le débat sur la labellisation de la viande fait rage. Les affaires de Pizza Express, Sainsbury’s, Subway, Tesco, Waitrose ou Marks & Spencer ont mis en lumière le manque de transparence qui existe sur la viande abattue de façon rituelle, qu’elle soit casher ou halal. Malgré le fait que la Grande-Bretagne ait rejeté la labellisation de la viande halal, de nombreuses voix s’élèvent pour la labelliser, argumentant pour la protection du bien-être animal.
Une labellisation de la viande en faveur du bien-être animal
Les groupes de vétérinaires et d’associations de protection animale ont affirmé que la question de la labellisation ne devrait pas être tournée autour des croyances religieuses. « Les recherches scientifiques ont clairement démontré que l’égorgement d’un animal sans étourdissement peut causer des souffrances évitables. Le RSPCA (Royal Society for the Prevention of Crualty to Animals) appelle à une labellisation portant sur l’étourdissement animal [plutôt qu’une façon rituelle d’abattage]. Ainsi, les consommateurs peuvent faire un choix averti. Notre préoccupation n’a rien à voir avec l’expression de croyances religieuses mais avec la pratique d’égorgement sans étourdissement préalable » a déclaré un représentant du RSPCA, l’équivalent de la SPA française.
L’Association Vétérinaire Britannique (BVA) a rejoint les appels du RSPCA et va même encore plus loin : « C’est très décevant qu’une telle confusion règne autour du sujet de la labellisation. Les appels pour la labellisation halal ou casher ne feront qu’entretenir la confusion du consommateur qui cherche à faire son choix en fonction du bien-être animal. Cette question du bien-être animal ne doit pas être détourné par d’autres agendas » a ainsi affirmé le président de la BVA.
L’auto-certification dans le collimateur
La porte-parole du Halal Food Authority (HFA), Zena Butt, exprime également ses craintes quant à une obligation de certification halal. Dans un article à l’Eastern Eye, elle a déclaré que des lois imposant la labellisation déplaceraient le fardeau de la labellisation sur les épaules des détaillants, ce qui entraînerait une augmentation des auto-certifications. C’est pourtant l’avis du gouvernement qui a refusé de légiférer sur la question du halal. En effet, pour qu’un détaillant puisse s’auto-certifier, il faudrait qu’il prenne en compte les nombreuses questions qui entourent la labellisation halal : celle-ci doit prendre en compte le process de fabrication dans son ensemble.
Pour le HFA, « la labellisation qui différencierait la viande entre étourdie et non-étourdie serait suffisante. »
Source : ici