Le jeune homme de 19 ans ayant ouvert le feu samedi dans une synagogue de Californie, tuant une femme et blessant trois personnes, a plaidé non coupable mardi devant un tribunal de San Diego.
John Earnest est resté impassible pendant cette brève audience destinée à lui signifier officiellement les accusations retenues contre lui pour cette attaque commise contre la synagogue Chabad de Poway (sud de la Californie): meurtre et tentatives de meurtre.
Il est également accusé d’avoir mis le feu à une mosquée le 23 mars à Escondido, un acte qu’il aurait revendiqué dans un pamphlet raciste et antisémite mis en ligne samedi, quelques heures avant de mener l’attaque contre la synagogue.
John Earnest a plaidé non coupable par l’intermédiaire de son avocat et n’a prononcé qu’un seul mot, « oui », lorsque le juge lui a demandé s’il acceptait le délai fixé avant sa prochaine comparution, prévue le 30 mai.
Le suspect a fait irruption samedi matin dans la synagogue de Poway, près de San Diego, ouvrant le feu à l’aide d’un fusil d’assaut qui s’est enrayé, selon des témoins. Il a tué une femme de 60 ans, Lori Gilbert Kaye, et a blessé trois personnes dont une enfant et le rabbin Yisroel Goldstein, qui a perdu un doigt, selon le bilan communiqué par les autorités.
Une centaine de personnes se trouvaient dans le lieu de culte à ce moment-là.
Cette attaque, commise au dernier jour des festivités de la Pâque juive, est intervenue six mois exactement après celle ayant coûté la vie à onze personnes le 27 octobre dans une synagogue de Pittsburgh, en Pennsylvanie.
John Earnest est accusé d’avoir commis des « crimes motivés par la haine », une circonstance aggravante qui pourrait lui valoir une sentence plus sévère pouvant aller jusqu’à la peine de mort s’il était reconnu coupable. Cette qualification désigne un acte dirigé contre une personne ciblée en raison de certaines caractéristiques de son identité comme la race, la religion, la nationalité, l’orientation sexuelle ou un handicap.
Le jeune homme, étudiant en école d’infirmiers, reste en détention.
Dans un communiqué diffusé lundi, ses parents ont dénoncé un « acte maléfique et méprisable », assurant que cela ne reflétait pas l’éducation qu’ils avaient donnée à leur fils, influencé selon eux par « des gens que nous ne connaissons pas et des idées qui ne sont pas les nôtres ».