vendredi 22 novembre 2024
3.6 C
Paris

L’Arabie saoudite, cet ami qui ne nous veut pas du bien

Ça chauffe entre l’Iran et l’Arabie saoudite. La France, qui a des intérêts avec le royaume wahhabite, peut-elle continuer à soutenir un pays qui utilise la même idéologie et les mêmes méthodes que l’organisation Etat islamique ?

Entre l’Iran et l’Arabie saoudite, la guerre froide n’a jamais aussi bien porté son nom. Ce dimanche 3 janvier, l’Arabie saoudite a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran. En cause, l’exécution d’un dignitaire chiite en Arabie saoudite, le cheikh Nimr Baqer al-Nimr. Le monde commence alors à prendre position. Mais d’ores et déjà, les jeux sont faits : l’Arabie saoudite finance une partie de la campagne d’Hillary Clinton aux Etats-Unis, alors que le royaume est « le premier client de notre industrie militaire depuis une vingtaine d’années », indique Pierre Conesa, spécialiste des questions de stratégies internationales qui a travaillé au ministère de la Défense.

L’Arabie saoudite, un « Daech qui a réussi » ?

La situation entre l’Iran et l’Arabie saoudite pose aujourd’hui la question des relations de la France avec le royaume. La population française, sur les réseaux sociaux, aime à se demander quelle est la différence entre Daech et l’Arabie saoudite. L’écrivain Kamel Daoud, sur le site du Temps, a expliqué que l’Arabie saoudite est « un Daech qui a réussi. » Si l’Arabie saoudite est menacée par l’Etat islamique, les deux entités ont le même héritage idéologique. Et surtout des méthodes qui se ressemblent. D’ailleurs, le royaume arabe n’a rien à envier à ISIS : depuis le début de l’année, il a procédé à 48 exécutions. En 2015, 153 personnes avaient été exécutées.

Entre l'Iran et l'Arabie saoudite, des tensions

« Terrorisme, meurtre, viol, vol à main armée et trafic de drogue sont passibles de la peine capitale en Arabie saoudite, mais aussi des infractions comme l’apostasie, la « sorcellerie » ou l’adultère », précise Le Figaro. Des méthodes moyenâgeuses qui bafouent les droits de l’Homme. Mais la France – Valls avait effectué une visite dans le royaume et est reparti avec 10 milliards d’euros de promesses de contrats – n’ose pas évoquer les droits de l’Homme avec son partenaire. « Oui, nous avons un ennemi, et il faut le nommer : c’est l’islamisme radical », disait Manuel Valls en novembre dernier. Le Premier ministre n’a semble-t-il pas été gêné par l’islamisme radical exercé en Arabie saoudite et ne le sera pas en Iran, lorsque la France négociera avec ce dernier.

L’UE fait part de ses « sérieuses inquiétudes »

Cependant, la situation actuelle qui oppose l’Iran à l’Arabie saoudite aura eu le mérite de faire monter au créneau quelques diplomaties. Comme celle de l’Union européenne, qui a exprimé samedi – avant la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays – ses « sérieuses inquiétudes sur la liberté d’expression et le respect des droits civils et politiques de base », a indiqué le chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. « Ce cas a le potentiel d’enflammer un peu plus les tensions sectaires qui font déjà beaucoup de dégâts dans la région, avec des conséquences dangereuses », a-t-elle ajouté, demandant à l’Arabie saoudite de faire preuve de « retenue » et de « responsabilité. »

« L’Arabie saoudite est en pleine surenchère avec Daech » (ici)

Actualités en direct

Pourquoi de nombreux musulmans hautement qualifiés choisissent-ils de quitter la France ?

L'étude "La France, tu l’aimes mais tu la quittes"...

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Les brèves

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Israël : la fin de l’impunité ?

Des juges britanniques demandent au Premier ministre Sunak de stopper la vente d'armes à Israël et lui suggèrent de sanctionner les responsables israéliens.

Espagne : vers la reconnaissance de l’Etat palestinien

Le gouvernement espagnol veut reconnaître l'Etat palestinien avant l'été. L'annonce est prévue pour le 9 juin.

Sur fond de génocide en Palestine, l’iftar de la Maison-Blanche annulé

Les invités de l'iftar de la Maison-Blanche ont refusé de rompre le jeûne avec le président Biden qui doit, selon eux, revoir sa position sur Israël.

Editoriaux

Nos Categories