Les autres pays la jouent petit bras à côté du royaume wahhabite : là où, en France, on célèbre les femmes une fois par an, l’Arabie Saoudite a décidé d’organiser trois Journées de la femme. Une façon comme une autre de se dédouaner du traitement réservé à ses citoyennes le reste de l’année ? En effet, l’Arabie Saoudite est quand même l’un des seuls pays au monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire et où il leur faut obtenir une autorisation de la part d’un tuteur pour travailler. Si ce n’était que ça… Se faire soigner, se marier, étudier ou voyager est pratiquement impossible pour une Saoudienne sans un mot écrit de son mari ou de son père.
Alors, en ce début du mois de février, c’est avec étonnement que l’on a appris la nouvelle : trois journées consacrées à l’égalité des droits des femmes, on n’aurait pas pu l’inventer ! Et pourtant… Des responsables du royaume ont tenu à faire croire que les femmes avaient autant de droits que les hommes. « Nous voulons célébrer la femme saoudienne et son rôle réussi et rappeler aux gens ses prouesses dans l’éducation, la culture, la médecine, la littérature et d’autres domaines », a indiqué — sans rire — la princesse Ameera al-Taweel. Oubliant certainement que, dans le même temps, une domestique marocaine était jetée par la fenêtre par son employeuse en Arabie Saoudite. Oubliant certainement aussi que de nombreuses Mauritaniennes sont réduites à l’esclavage dans le royaume. Omettant les propos du grand mufti du pays, Abdulaziz Al-Sheikh, qui estimait que créer des salles de cinéma et de concert mixtes conduirait à des « mélanges de sexe » et à des influences « athées ou pourries. » La liste des humiliations faites aux femmes est tellement longue que trois jours n’auront pas suffi à les gommer.