Surprise à la lecture des sept pays concernés par le décret signé par Donald Trump : aucun des pays du Golfe habituellement accusé de favoriser le terrorisme n’est présent sur la liste. Parmi ces pays pourvoyeurs de terroristes, l’Arabie Saoudite. Les relations avec le royaume wahhabite ont parfois été tendues, sous la présidence de Donald Trump, notamment à cause du 11 septembre 2001 et de l’implication du pays du Golfe dans les attentats qui ont touché les Etats-Unis. En effet, la majorité des membres du commando du 11 septembre étaient saoudiens. Pour autant, Donald Trump n’a pas voulu inscrire le royaume sur la liste des pays interdits aux côtés de l’Irak, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie ou encore le Yemen.
Des sociétés en lien avec Trump en Arabie Saoudite
Il faut dire qu’y inscrire l’Arabie Saoudite aurait fait tache. Depuis plus de sept décennies, le royaume est un allié privilégié de Washington. Notamment parce que le pays est un fournisseur important de pétrole. Mais pas seulement. Les Etats-Unis fournissent de l’armement aux Saoudiens et cela représente des contrats de plusieurs milliards de dollars. En février dernier, une ONG affirmait que, en vue de la guerre au Yemen, les Etats-Unis avait vendu pour 5,2 milliards d’euros d’armes au royaume wahhabite. Pas question donc de se brouiller avec le pays du Golfe, qui reste pour Donald Trump un partenaire privilégié. Trump a d’ailleurs eu le roi Salmane en ligne il y a peu, les deux hommes ont parler de leur lutte commune « contre le terrorisme. »
En réalité, les deux chefs d’Etat ont également en commun une défiance vis-à-vis de l’Iran. Trump et Salmane ont appelé à une « application rigoureuse » de l’accord nucléaire en Iran. Du côté saoudien, on doit d’ailleurs jubiler que l’interdiction d’entrer sur le sol américain concerne les citoyens iraniens. L’Iran étant pourtant un pays aujourd’hui stable. Enfin, ne pas inscrire l’Arabie Saoudite sur la liste est aussi une façon pour Donald Trump de préserver son business. Selon les déclarations financières du président américain, il existe plusieurs sociétés en lien avec Donald Trump dans le royaume saoudien, tout comme en Egypte ou encore en Turquie, des pays non touchés par le décret. Alors, le président américain semble bien décidé à lutter contre le terrorisme, mais il s’impose certaines limites qui ne manqueront pas d’étonner.